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Les Chasseurs
C'est certainement le Maréchal Lyautey (1854 - 1934) qui en décrivant l'esprit chasseur, donne une des meilleures idées de l'état d'esprit qui anime cette troupe d'élite,
L'esprit chasseur : "Mais c'est justement ce qu'en d'autres termes j'ai toujours prôné, c'est d'abord l'esprit d'équipe, de "mon équipe". C'est la rapidité dans l'exécution des gens qui "pigent" et qui "galopent". C'est l'allant, c'est l'allure, c'est le "chic"... C'est servir avec le sourire - la discipline qui vient du coeur. C'est le dévouement absolu qui sait aller, lorsqu'il le faut, jusqu'au sacrifice total."
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Le corps des chasseurs a été créé en 1840, par Le Duc d'Orléans Ferdinand-Philippe, fils du Roi de France Louis-Philippe 1er. Son intention était de former une troupe d’exception, équipée d'un matériel allégé et plus fonctionnel que l'infanterie classique (la carabine Delvigne-Pontcharra par exemple), habillée d'une tenue sombre et simple et adaptée pour des missions furtives et rapides. Cette troupe d'élite qui voit le jour en 1837 prend le nom de « compagnie de chasseurs d'essai ».
Cette compagnie connaît un succès immédiat et, sur décision du roi, est renforcée et devient le « bataillon provisoire de chasseurs à pied » en 1838. Le bataillon, destiné à être dissous une fois les essais de la carabine terminés, est cependant envoyé en Algérie dans le cadre des guerres coloniales et s'y illustre particulièrement.
Devant le succès de cette troupe et devant l'insistance de plusieurs de ses généraux qui réclament plusieurs bataillons de ce type, le roi Louis-Philippe vote une loi portant création de 10 bataillons de chasseurs à pied. Le bataillon provisoire de chasseurs à pied devenant le 1er bataillon de chasseurs à pied.
Ces 10 bataillons voient le jour le 28 septembre 1840 au camp d'Helfaut, près de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais. De 10, ils passeront à 20 en novembre 1853 puis à 31 en 1871. Après la mort du Duc d'Orléans « Père des Chasseurs » en 1842, les Chasseurs prendront le nom de « CHASSEURS D'ORLÉANS » et ce, jusqu'en 1848. Les Bataillons ont, dès l'origine, adopté les caractéristiques que nous leur connaissons de nos jours : leur tenue bleue avec passepoil jonquille, boutons et galons blancs, épaulettes vertes est différente du drap garance des autres troupes de l'époque.
Aujourd'hui, les Chasseurs sont les seuls à avoir conservé leur tenue traditionnelle, les autres troupes de l'armée de terre ont adopté la tenue couleur « Terre de France ». Les Chasseurs n'ont qu'un seul et unique drapeau dont la garde est confiée pendant un an à un des Bataillons d'active. Ce drapeau est représenté dans chaque Bataillon par un fanion.
Dès leur création, les Chasseurs sont envoyés en Algérie. Les combats de Sidi-Brahim du 23 au 25 septembre 1845, menés par le 8e Bataillon, marquent la valeur de ces unités et leur volonté de se battre jusqu'au « sacrifice total ».
Sous le Second Empire, 10 nouveaux Bataillons sont créés. Les Chasseurs se battent sur tous les théâtres d'opérations mondiaux : la Crimée, l'Italie, la Chine la Cochinchine, le Mexique...
En 1870 et 1871 ils sont présents partout. Ainsi 10 nouveaux bataillons seront créés, portant à 30 le nombre de ces Corps.
La Loi de 1875, sur l'organisation de l'Armée maintient les Bataillons de Chasseurs à Pied, malgré une campagne destinée à les faire disparaître. Ce sont ces événements qui sont à l'origine du chant « La protestation des Chasseurs ». Leur caractère de troupe légère, apte à combattre sur tous les terrains et la création des « Alpini » en Italie vont aboutir à la transformation de Bataillons de Chasseurs à Pied en Bataillons Alpins (les 6ème, 7ème 11ème, 12ème, 13ème, 14ème, 22ème, 23ème, 24ème, 27ème, 28ème et 30ème BCP). En effet, en 1873, un député des Hautes Alpes, Ernest Cézanne, estimant que la création des « Alpini » représente un danger pour nos frontières, demande le détachement de troupes d’élite dans les Alpes afin de faire face à cette menace. Cinq ans plus tard, le lieutenant-colonel Zédé proposa au général Bourbaki, gouverneur militaire de Lyon, d’expérimenter des manœuvres en haute montage avec un bataillon de chasseurs à pied. Le choix du commandement se porta alors sur le 12e BCP qui rentrait d’Algérie et était commandé par un montagnard, membre du Club alpin de Lyon, le commandant Arvers. L’expérimentation commença en 1879 et s’enrichit de la participation du 13e BCP et du 14e BCP. Le 12e BCP s’illustra en franchissant près de 200 passages et cols de frontière, Ces formations prendront la dénomination de « Bataillons Alpins de Chasseurs à Pied ». En 1886, le général Perron mit sur pied les premières escouades franches, ancêtres des Sections d’éclaireurs skieurs (SES), qui avaient pour mission le renseignement en avant et sur les flancs des bataillons. Ces escouades apprirent à maitriser des techniques d’escalade, se déplacer rapidement en terrain difficile, tendre des embuscades et tirer dans le pur style commando d'aujourd'hui.
Deux ans de débats parlementaires furent nécessaires pour que soit adoptée le 10 juillet 1888 le projet Reille qui créa 5 mois plus tard les 12 premiers Bataillons alpins de chasseurs à pied.
Comme les chasseurs étaient recrutés régionalement, ils formaient une osmose parfaite avec les populations locales, prêtant main forte aux travaux des champs durant l’été et passant la saison d’hiver dans les montagnes, bloqués par la neige.​
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C'est à la même époque qu'est formé l'éphémère 40ème BCP (1895) qui se distinguera lors de la campagne Malgache et notamment aux combats de Mevatanana et de Beritzoka.
De 1881 à 1913, les Chasseurs combattent en TUNISIE, au TONKIN, à MADAGASCAR.
Pendant la Grande Guerre (1914-1918), les Chasseurs à Pied et Alpins vont payer un lourd tribut à la patrie (20000 Chasseurs tués lors de la seule année 1915) mais aussi, renforcer l'image de ces corps d'élite (le HARTMANNWILLERKOPF - le SUDEL - le HILZENFIRST où les Chasseurs des 6ème et 7ème BCA, à cours de munitions, précipitent des rochers sur l'ennemi - le LINGE - VERDUN - la SOMME...).
Les mois suivants l’entrée en guerre, les 28e et 30e BCA gagnèrent l’appellation Schwarze Teufel (Diables noirs) lors des combats du BUCHENKOPF qui sera transformé en « Diables Bleus » et les « Meilleures Troupes du Monde »
En 1916, au bois des Caures, devant Verdun, sous les ordres du Lieutenant-Colonel DRIANT, les 56ème et 59ème Bataillons supporteront tout le poids de l'attaque allemande sur Verdun, se faisant tuer plutôt que de reculer.
A la fin de la guerre, les Bataillons de chasseurs totalisent 242 citations à l'ordre de l'Armée. Cinq d'entre eux se voient décerner la fourragère couleur de la Légion d'Honneur (les 6ème, 8ème, 16ème, 27ème et 30ème), vingt-quatre la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire et quarante-et-un, la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918. Après l'armistice, les Chasseurs participent à l'occupation de l'Allemagne, combattent au Maroc, en Hongrie et en Pologne.
En 1940, Les Chasseurs se distinguent en Norvège (Narvik). Tous les Bataillons sont présents dans la Bataille de France. En 1944-1945 ils participent à la libération du pays et de nouveau à l'occupation de l'Allemagne. Pour la Campagne 1939-1945 ils totalisent 15 citations à l'ordre de l'Armée et trois fourragères aux couleurs de la Croix de Guerre 1939-1945.
De 1950 à 1952 on retrouve le 10ème Bataillon en Indochine sous le nom « 10ème BATAILLON PARACHUTISTE DE CHASSEURS A PIED ». Son fanion sera décoré de la Croix de Guerre T.O.E. avec deux palmes lui attribuant la fourragère aux couleurs de cette croix.
De 1954 à 1962 la majorité des Bataillons est engagée en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie et Maroc).
A partir de 1962 les Chasseurs rentrent en France ou vont prendre garnison en Allemagne.
Les « Bataillons de Chasseurs à Pied Portés » formeront les « Groupes de Chasseurs Mécanisés ».
Les Bataillons de Chasseurs Alpins, eux, entrent dans la composition des 7ème et 27ème Brigade Alpines.
Enfin les Chasseurs sont engagés en agents de maintien de la paix pour le compte de l'ONU au Liban avec la FINUL au sein du 420ème DSL, dans le début des années 1990 et, plus près de nous, dans le cadre des opérations en ex-Yougoslavie pour le compte de l'IFOR.
La fin de la conscription a vu presque disparaître les Groupes de Chasseurs Mécanisés.
Seuls subsistent trois Bataillons de Chasseurs et trois Bataillons de Chasseurs Alpins.
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Le 1er BC: Le Centre d'entrainement au combat, reprend les traditions du 1er BC en 2016
Le 8e BC: le Groupement de recrutement et de selection d'Ile de France (GRS-IDF), prend l'appellation de Groupement de recrutement et de selection d'Ile de France /8e Bataillon de chasseurs (GRS/8e BC) en 2018
Le 7e BCA (Bataillon de la Tarentaise) à Varces
Le 13e BCA (Bataillon de Maurienne) à Chambéry
Le 16e BCP à Bitche
Le 27e BCA (Bataillon des Glières) à Annecy
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